Le Noël de la princesse Jamécontente
Il était une fois la princesse Jamécontente qui n’était jamais satisfaite de rien. Chaque Noël était une torture pour ses parents.
La princesse Jamécontente réclamait des cadeaux invraisemblables :
« Je veux un château en chocolat, une montagne enneigée, un bout de lune, une forêt de baobabs ou une licorne bleue !
– Mais mon lapin, ce n’est pas possible, c’est beaucoup trop difficile à trouver et à livrer. Pense au pauvre Père Noël !
– Je m’en fiche, de ce vieux barbu ! Il n’a qu’à faire un effort ! »
Et la princesse Jamécontente tapait rageusement du pied par terre et brisait ses escarpins.
Pourtant, le Père Noël en faisait, des efforts. Il essayait chaque fois de lui trouver de beaux cadeaux. Mais, évidemment, ce n’était jamais ce que la princesse Jamécontente avait demandé :
« Il y a deux ans, je lui ai donné de beaux livres de contes. Eh bien, elle me les a tous renvoyés avec un petit mot expliquant qu’elle préférerait un vrai prince charmant !
– Ce n’est pas très poli de sa part ! commenta le lutin.
– Je ne vous le fais pas dire ! L’année dernière, elle m’a retourné son vélo sous prétexte qu’il n’était pas incrusté de diamants verts !
– C’est agaçant !
– Et je ne vous parle pas de la fois où elle a réexpédié son poney parce qu’il était marron, et que le marron, ça fait sale et qu’elle préfère les poneys roses !
– Quelle vilaine petite fille !
– Exactement ! La seule chose que j’ai envie de lui envoyer cette année c’est mon cousin Fouetard ! conclut le Père Noël.
– Je crois que j’ai une meilleure idée ! » dit le lutin malin en se frottant les mains.
Et il chuchota à l’oreille du Père Noël sa précieuse trouvaille.
« HA HA HA, s’esclaffa ce dernier. Très bon, c’est très bon ! »
Le matin de Noël, la princesse Jamécontente ouvrit la porte de la salle à manger et poussa un grand cri : « HaaaAAAAAAHHHH ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
– C’est… c’est… dirent le roi et la reine en claquant des dents. C’est ton cadeau de Noël… »
Un gigantesque dragon, à la gueule immense et aux naseaux fumants, les contemplait d’un œil méchant. Soudain, il cracha des flammes si puissantes que tout le mobilier fut réduit en cendres, et le château, en un petit tas de charbon.
« Voilà, pleurèrent le roi et la reine, assis dans les douves. Nous n’avons plus rien ! C’est de ta faute, tu as fâché le Père Noël !
– Pfff, tu parles, un dragon vert ! C’est nul ! il aurait quand même pu m’en trouver un rose ! »
Moralité, on avait beau faire, la princesse Jamécontente n’était jamais contente…
Et c’est ainsi, que certaines légendes content qu’à la place de présents, si les enfants sont mécontents, les lutins se chargent de leur livrer du charbon, afin de leur rappeler que rien ne vaut mieux qu’un dragon… sous peine de n’avoir plus rien de bon !
