SEMAINE SAINTE : propositions pour un confinement plus léger
Confinés mais reliés … une proposition pour la semaine Sainte
Lundi- Je lis, j’écris
Pardon
« Un vieux rabbin racontait à ses enfants : « Chacun de nous est relié à Dieu par un fil. Et lorsqu’il commet une faute, le fil est cassé.
Mais lorsqu’on regrette sa faute, Dieu fait un nœud au fil. Du coup, le fil est plus court qu’avant. Et le pécheur est un peu plus près de Dieu ! Ainsi de chute en chute, de faute en repentir, de nœud en nœud, nous nous rapprochons peu à peu le Seigneur.
Finalement, chacun de nos péchés est ainsi l’occasion de raccourcir d’un cran la corde à nœuds et d’arriver plus près du cœur du Seigneur.
Anonyme
Souvent, on se rend compte que c’est avec les personnes qu’on aime le plus au monde qu’on est le plus critique, le plus mesquin, le plus dur. Et ce confinement ne nous contredira certainement pas !
Je me remémore mes derniers accrochages, mes dernières disputes. Avec qui était-ce ? Pour quoi ?
Qu’est-ce qui, dans le fond, a été blessé en moi lors de cette dispute ? Qu’est-ce que j’ai moi aussi sans doute blessé chez l’autre ?
Dans le fond, sans doute que cette dispute masquait un besoin non exprimé. J’essaye de l’identifier.
Et si je m’en sens capable, je peux essayer d’aller voir mon proche et de lui dire « je te demande pardon parce que je t’ai blessé ».
Dans le fond, c’est bien ça qui compte : qui a raison ou qui a tort, ce n’est pas le but du pardon !
MARDI JE PRIE
Prière des 5 doigts de la main, inspirée du Pape François
Difficile de prier ? Parler à Dieu vous intimide ou vous ne savez pas vous y prendre ? Et si vous essayiez la méthode proposée par le Pape François ? Voici une prière « à portée de la main », une prière sur les doigts de la main, une prière universelle complète et riche, une prière pour les enfants comme pour les grands.
1. Avec mon pouce, le doigt le plus proche de moi, je te prie Seigneur pour tous ceux qui sont le plus proches de moi. Je te confie ceux qui me viennent en tête, Maman, Papa, Guillaume, Isa, Béa, Mel, Jean… la liste est courte, la liste est longue, je prends le temps de les nommer.
2. Ensuite avec l’index, ce doigt qui indique un chemin, je te prie pour ceux qui enseignent, ceux qui s’occupent de l’éducation et des soins médicaux : tous les enseignants, les professeurs, les médecins et les catéchistes, les prêtres, les religieuses… Donne-leur ta sagesse qu’ils puissent guider les autres sur leur chemin. (Là encore je peux nommer ceux qui me viennent à l’esprit.
3. Avec le doigt le majeur, le doigt le plus long, je prie pour nos gouvernants, politiques, économiques, ceux qui ont du pouvoir, les journalistes. Ce sont eux qui dirigent le destin de notre pays et sont chargés de guider l’opinion publique. Ils ont besoin de l’aide de Dieu. Eclaire-les de ton Esprit pour qu’ils servent les les femmes, les hommes, les enfants avec justice et bonté ! (Là encore je peux nommer ceux qui me viennent à l’esprit)
4. Le quatrième doigt, c’est celui de l’annulaire. Bien que cela puisse surprendre la plupart des gens, c’est notre doigt le plus faible, et tout professeur de piano peut le confirmer. Je prie pour tous les gens qui souffrent, les gens vulnérables, les personnes handicapées, ceux qui sont isolés, seuls. Soutiens-les, Seigneur, et mets sur leur chemin des amis ! Mais c’est aussi le doigt qui porte l’alliance, l’anneau de l’engagement. Donne ta joie qui dure et ta force dans les épreuves. Soutiens tous les enfants qui vivent des moments difficiles en famille ! (Là encore je peux nommer ceux qui me viennent à l’esprit)
5. Enfin, avec mon petit doigt, le plus petit de tous les doigts, aussi petit que nous devons nous tenir devant Dieu et devant les autres. Comme le dit la Bible, « les derniers seront les premiers ». Le petit doigt est là pour te rappeler de prier pour toi-même. Ce n’est que lorsque tu as prié pour les quatre autres groupes, que tu peux le faire pour vous en toute confiance. Donne-moi un cœur doux et humble qui se tient devant toi, comme l’enfant confiant, le nez en l’air et les cheveux au vent ! Donne-nous ton Esprit de paix que je fasse de ma vie, un chant de louange et de joie ! Alors je saurai que tu m’aimes et que tu aimes tous les hommes ! Amen !
Prière adaptée de la prière du Pape François
MERCREDI-DEFI !
On vous propose de nous envoyer des mini vidéos.
Nous vous proposons de réaliser une vidéo interactive. Pour cela, suivez bien les instructions.
1. Vous avez besoin d’un téléphone et d’un complice qui filme. Vous filmerez en format PAYSAGE (donc en tournant votre téléphone)
2. Votre vidéo commencera par une prise de vue de vous chez vous ; cela peut être de dos.
3. Puis, votre complice vous enverra une boulette de papier, que vous recevrez par LA GAUCHE.
4. Vous mimerez la stupeur puis ouvrirez la boulette de papier. Sur ce papier (qui aura été froissé donc), vous aurez pris soin d‘écrire ou de dessiner un message de soutien et d’encouragement
– soit aux personnes âgées isolées pendant ce confinement
– soit aux personnes malades
– soit aux personnels soignants qui œuvrent pour nous guérir.
5. Vous montrerez face caméra le message qui est écrit sur votre boulette de papier défroissée.
6. Vous reformez la boulette, puis l’envoyez vers LA DROITE du champ de vision. On ne voit pas la personne qui réceptionne.
7. Vous enregistrez et envoyez votre vidéo à ecole.ste-eli.nay@orange.fr avec un message qui précise votre nom et votre classe.
8. Dès qu’il y aura assez de vidéos reçues, elles seront diffusées sur le blog (sûrement avec un lien pour la lecture). Cela formerait comme une chaine de solidarité.
JEUDI « ARTISTE »
Fenêtre ouverte vers…
Une activité pour observer, dessiner… depuis sa fenêtre. Et laisser monter en soi des réflexions, une méditation…
1. Mettez-vous devant la fenêtre et prenez le temps de regarder la nature, le calme, les voitures garées, peut-être un passant avec ses courses ou son chien, des oiseaux, des bourgeons, un immeuble avec des habitants à leur fenêtre qui applaudissent ou qui posent une bougie …. Regardez bien, il se passe plein de choses !
2. Téléchargez le support-cadre de fenêtre, imprimez-le et commencez à dessiner ce que vous voyez (ou bien dessinez sans support, comme vous voulez !)
cadre de deÌpart feneÌtre
3. Si vous voulez vous inspirer, vous trouverez ci- dessous quelques tableaux célèbres qui se sont prêtés au jeu, comme Vincent Van Gogh, Pierre Bonnard et Henri Matisse.
4. Pour réfléchir en dessinant :
Vers quoi je me tourne quand je m’ennuie ?
A qui/A quoi je pense quand je laisse mon esprit vagabonder ?
Est-ce une expérience agréable ? Désagréable ?
Qu’est-ce que je ressens dans ce genre de situation ?
A partir de mes réponses, je peux chercher à donner un titre à mon œuvre.
Nous attendons avec impatience des photos de vos œuvres ! Prenez-les en photo et envoyez les à votre enseignante qui les récoltera avant de les poster sur le blog.
VENDREDI, J’AGIS
Des propositions d’activités…
Confection de Cloche ; mode d’emploi ici
Dessin à rattraper ! Contrôle des connaissances du Carême (sous forme de où est Charlie)
Et pour les plus petits…
La Semaine Sainte va commencer dimanche des Rameaux, ce dimanche 5 Avril et se termine le jour de la fête de Pâques. Tous les chrétiens dans le monde entier vont se rappeler la dernière semaine de Vie de Jésus, son dernier repas avec ses amis le Jeudi Saint, sa Passion et sa mort le Vendredi Saint et sa résurrection : il est de nouveau VIVANT à Pâques ! Tu peux suivre cette semaine en coloriant les images de cette bougie spéciale que tu pourras reconstituer, en découpant le contour et assembler avec un morceau de scotch ou de la colle.
SAMEDI MERCI !!
Symphonie confinée (youtube)
« La tendresse » interprétée par des musiciens des 4 coins de France, chacun depuis chez eux ! A voir pour se laisser émouvoir !
La bougie à colorier pour la Semaine Sainte !
DIMANCHE POUR PRIER
« Et tout s’est arrêté…Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ? Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ? Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ? Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ? Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ? Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ? Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ? Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ? Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ? Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ? Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot. »
Ecrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux
Confinés mais reliés … une proposition pour la semaine Sainte
Merci au collège LARGENTE à Bayonne pour ces propositions.